les objectifs photo professionnels
Vidéo en cours de réalisation
Je classe dans les objectifs professionnels, les objectifs haut de gamme et spécifiques. ( voir aussi l’article sur les objectifs grand public )
Haut de gamme.
Les objectifs haut de gamme sont très lumineux. Ce qui veut dire que beaucoup de lumière passe à travers eux pour aller sur le capteur.
Beaucoup de lumière passe pour deux raisons.
Petit rappel. Le diaphragme, ou bague de diaphragme, est dans l’objectif.
Le boîtier gère les deux, la vitesse d’obturation du capteur et l’ouverture (le diaphragme).
Mais l’obturateur est dans le boîtier et le diaphragme dans l’objectif.
Au plus le diaphragme peut s’ouvrir, au plus il y a de lumière qui passe.
On le verra en détail dans le module : La vitesse d’obturation et le diaphragme.
Voici les différentes ouvertures du diaphragme en fonction du réglage. On voit bien qu’en f/2,8 par exemple le diaphragme est plus ouvert qu’en f/16. Il y a donc plus de lumière qui passe.
Facile donc de faire passer plus de lumière !
Oui mais voilà.
Au plus il y a de lumière qui passe, au plus les lentilles doivent être de haute qualité.
En effet, l’objectif est aussi soumis aux réflexions, réfractions, aberrations chromatiques
et j’en passe…
Donc, si on ne veut pas avoir une image toute bizarre qui arrive sur le capteur il faut des lentilles dans l’objectif de très haute qualité. Avec de nombreux traitements.
Évidemment le prix monte .
C’est pour cela que les objectifs entrés de gamme commencent avec un diaphragme pas trop ouvert.
On trouve souvent une ouverture de f/3,5 ou f/4.
Attention, un téléobjectif de 600 mm avec une ouverture en f/4 est un objectif très haut de gamme.
Encore une propriété optique, mais là il faut rentrer dans les calculs de math…
On trouve des 35 mm ou 50 mm avec des ouvertures de f/1,7 ou f/2 voire moins.
Les grandes ouvertures permettent non seulement de faire entrer beaucoup de lumière mais en plus
de pouvoir bénéficier d’un flou (Bokeh) bien artistique à l’arrière et à l’avant du sujet.
Flou qui est d’autant plus beau et doux que l’objectif comporte plus de lamelles au niveau du diaphragme. Petit schéma explicatif.
Au plus le diaphragme a de lamelles, au plus le passage de la lumière est circulaire.
Aux plus les flous sont beau.
Aujourd’hui, les objectifs haut de gamme ont la plupart du temps 9 lamelles.
Les auto-focus des objectifs haut de gamme sont très rapides. Cela permet de prendre des photos
à la volée «de reflex». Très utile pour les reporters ou photographes de sport ou animalier.
La mise au point se fait presque instantanément.
Les objectifs de la gamme professionnelle sont très solides. En effet il faut qu’ils résistent aux chocs
dans les arbres ou sur le terrain pour les photographes de reportage ou animalier par exemple.
Ils sont étanches. Ils ne vont pas sous l’eau, mais ils n’ont pas peur de la pluie, du sable,
de la poussière…Comme bien sûr les boîtiers professionnels.
Il faut que l’ensemble soit de même résistance.
Vous imaginez le photographe dire aux mariés le jour J :
«Bon il pleut, je ne peux pas faire de photo, je rentre chez moi !».
Dans la suite, nous allons voir les objectifs spécialisés.
Les super téléobjectifs et leurs supports, les objectifs macro, les objectifs à décentrement pour l’architecture, les hypers grands angles asymétriques.
Les objectifs pour les appareils moyens formats.
Les objectifs spécialisés :
On appelle téléobjectif un objectif qui a une focale de plus que 50 mm on va dire. Après 50 ou 58 ou 64… Je ne pense pas qu’il y ait une valeur très précise si ce n’est 50 mm qui est la référence du standard.
Ceci étant, les téléobjectifs ont aussi leurs supers téléobjectifs. Au-dessus d’une focale de 300 mm on peut parler de super téléobjectifs.
Donc de 50 à 300 mm téléobjectif, et 300, 400, 500, 600 mm … supers téléobjectifs.
Jusqu’à 300 mm on peut trouver des téléobjectifs dans des prix, poids, encombrements très raisonnables. Au-delà, le matériel devient très sérieusement moins abordable au commun des mortels.
Je suis toujours dans le matériel professionnel bien sur. Avec des objectifs de très haute qualité.
Nous pouvons voir ces objectifs autour des stades par exemple. Le photographe ne peut pas s’approcher, il a donc besoin d’une longue focale pour photographier les scènes lointaines.
De même, en animalières ou autres sortes de photographies avec approche impossible.
Les images de deux objectifs 300 mm en ouverture 2,8. Nous ne sommes pas loin des 6000 € déjà !
Au-delà, les objectifs sont lourds (3 kg et plus). Ils ont besoin de pieds et rotule support spécifiques.
Vous pensez bien que ces objectifs ont besoin d’un pied solide. On ne va pas porter à bout de bras ce poids. Boîtier plus objectif nous sommes dans les 3 à 5 kg.
La petite « patte » que l’on voit est le collier de fixation pour la rotule.
Explication :
Ces objectifs sont lourds, pour les très longues focales, ils sont très longs aussi.
Pour ne pas avoir tout le poids sur le pas de vis du boîtier, l’ensemble boîtier objectif est fixé au pied photo avec une rotule pendulaire par ce collier sur l’objectif.
Cette fixation permet non seulement de ne pas avoir le poids sur le pas de vis du boîtier mais d’avoir
aussi le centre de gravité au niveau du pied. Ceci évite aussi les chutes en avant dues au déséquilibre qui serait engendré.
Ces supers téléobjectifs, 400 mm 500 mm 600 mm, sont très chers et sont souvent des investissements professionnels payés sur plusieurs années.
Ici les 600 mm : presque 4 kg et 13 000 à 14 000 € !
Les objectifs macro :
La vraie macro commence à ce qu’on appelle le rapport 1:1.
Il y a bien des objectifs sur le marché avec une position macro. Position bien commerciale.
Il y a en effet un rapport 1:2, 1:3 ou 1:4.
Un sujet de 1 cm fera un demi centime sur le capteur. Ou 1/3 de centime ou ¼.
En macro, avec un rapport de 1:1, un sujet de 1 cm fera 1 cm sur le capteur.
En macro, avec un rapport de 2:1, un sujet de 1 cm fera 2 cm sur le capteur.
Le sujet pris en photo est bien sur du coup plus gros. Quand on va l’agrandir sur l’écran ou sur le tirage papier il sera moins déformé.
Il existe des objectifs macros de 60 mm 100 mm 150 mm 180 mm etc.
Pourquoi ?
En macro, plus la focale est longue, 180 mm par exemple, au plus on peut bénéficier de la position macro ( 1:1) loin du sujet.
Explication sur les schémas ci-dessous.
Avoir une longue focale a comme avantage de pouvoir rester «assez loin» d’un sujet.
Le sujet peut être farouche. Ne se laisse pas approcher si facilement. Un papillon, une libellule…
En plus, on possède une longue focale. Un objectif macro est aussi un objectif normal.
Un 180 mm macro est aussi un 180 mm.
Si votre passion est le lichen sur les rochers, un 60 mm est bien suffisant. Vous pouvez vous approcher.
La photo macro est très difficile. Le matériel spécifique.
Je consacre un module très complet spécialement dédié à la photo macro.
Faisant moi-même de la macro depuis longtemps, je partage mes expériences.
J’ai aussi un ami qui fait de l’hyper macro ! Il nous partagera sans aucun doute ses expériences aussi…
Les objectifs à bascule et décentrement. (tilt/shift).
Les objectifs à bascule et décentrement sont très spécifiques. Ils sont utilisés en architecture la plupart du temps.
Il y a d’autres utilisations, comme le mode maquette.
Leur fonctionnement est très spécial et ne ressemble en rien à celui d’autres objectifs.
La fonction bascule permet d’obtenir une zone de netteté sur un plan horizontal mais aussi sur un plan en diagonale ou en longueur. Tout en créant une zone de flou autour.
Nous verrons dans le module La vitesse d’obturation et le diaphragme que ceci est impossible avec un objectif normal. (plan de netteté…)
La fonction décentrement est encore plus intéressante je pense, surtout en architecture.
Cette fonction permet de redresser les perspectives à la prise de vues.
Et effet magique ! Décaler les premiers plans…
Redressements des perspectives.
Exemple par l’image.
Remarquer le décentrement de la lentille avant par rapport à l’axe de la bague boîtier.
Les perspectives et les fuyantes peuvent être redressées .
Sans redressement.
Remarquez la montée d’escalier et le mur à droite.
Avec redressement à l’aide de l’objectif.
En intérieur. Sans redressement.
Remarquez la poutre au fond entre les deux fenêtres.
Avec redressement.
Voilons maintenant l’effet magique !
Sans bouger l’objectif, en prenant un objet réfléchissant de face on se voit dedans !
En décentrant l’objectif, on a toujours l’objet de face mais on ne se voit plus !
De même, on peut enlever de la photo le premier plan en décentrant l’objectif.
Les photos d’exemples sont prises sur le site de Nikon France.
Les objectifs pour les moyens formats.
Les appareils photo moyen format disposent d’un nombre de pixels impressionnant maintenant.
60 millions, 80 millions…
Il faut donc que toute la chaîne soit de très haute qualité. Et l’objectif en fait partie bien sûr.
Revenons un peu sur les tailles des capteurs.
Ici nous avons des capteurs plus grands que le 24 X 36. (plein format des reflex).
Un objectif de 35 mm sur un moyen format sera donc l’équivalent d’un 50 mm pour un reflex 24X36. (si il était compatible).
Le 240 mm chez phase one est équivalent à un 380 mm en 24X36. (appelé aussi format 35mm). (si il était compatible).
Les objectifs Hasselblad :
Les objectifs PHASEONE :