Le cadrage
Le cadrage, c’est une formation pas si facile que ça en fait. Pourquoi, parce que même s’il existe pas mal de techniques et de bases pour cadrer une photo, on fait ce que l’on veut ! L’artiste fait ce qu’il veut.
Oui, bien sûr, mais voici quand même les bases et notions à savoir. On ne fait pas n’importe
quoi quand même !
Et respecter les règles, vous allez voir, c’est déjà tout un art.
La règle prioritaire, en tout cas celle dont on parle le plus souvent, est la règle des tiers.
Prenons notre viseur ou notre écran et « coupons » le en 3 parties.
Dans les deux sens, vertical et horizontal.
On obtient donc 9 rectangles et surtout 4 intersections des traits.
Ces intersections sont les tiers. Ici, entourés de rouge.
On parle aussi de cadrage 2/3 ou 1/3.
Il correspond à couper la scène donc en 1/3 ou 2/3.
On peut cadrer un sujet en plongée ou contre plongée.
On peut tout simplement, mais on n’y pense jamais pourtant il faut.
Se baisser, pour photographier un enfant ou un sujet plus bas que nous.
Un jour j’ai dit à un ami :
« avec toi j’ai appris à grandir, car j’ai appris à me baisser »
Un peu plus compliqué mais ne vous inquiétez pas on ne rentre pas dans les maths.
Juste pour info.
On utilise aussi en photo le cadrage en fonction du nombre d’or.
Pour se coucher intelligent voici la définition prise sur Wikipédia. Bien qu’elle ne soit pas à connaître, c’est juste pour savoir ce que c’est.
Le nombre d’or (ou section dorée, proportion dorée, ou encore divine proportion) est une proportion, définie initialement en géométrie comme l’unique rapport a/b entre deux longueurs a et b telles que le rapport de la somme a + b des deux longueurs sur la plus grande (a) soit égal à celui de la plus grande (a) sur la plus petite (b) c’est-à-dire lorsque :
a + b / a = a / b
Le découpage d’un segment en deux longueurs vérifiant cette propriété est appelé par Euclide découpage en « extrême et moyenne raison ». Le nombre d’or est maintenant souvent désigné par la lettre φ (phi).
Ce nombre irrationnel est l’unique solution positive de l’équation x2 = x + 1. Il vaut :
1+ racine de 5 /2 = environ 1,6180339…
Je le répète c’est juste pour info, on laisse aux matheux les maths, nous on fait de la photo…
En tout cas ça donne ça : Si on s’en sert pour faire des courbes.
Les rectangles d’or
La spirale d’or
Cette façon de cadrer est en fait très importante pour donner de la force aux photos.
Mais aussi aux peintures, sculptures, etc.
Comme par hasard !!
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Alors pourquoi « doit-on » appliquer ces règles de cadrage. Tout simplement pour que la photo, quand on la regarde, nous transmette une force supplémentaire dans le mouvement, l’espace libre…
Pour mettre en valeur telle ou telle partie de l’image. Pour ne pas « écraser » le sujet. Pour le rendre plus petit ou plus grand. Etc.
Des exemples :
La règle des tiers.
La coccinelle a bien la tête dans une des intersections.
La graminée est bien sur une intersection.
Il est important de cadrer son sujet dans une des 4 intersections mais dans le bon sens !
Je m’explique. Le premier tiers ou va se trouver le sujet, laisse place donc à deux autres tiers, que je vais appeler la zone libre, échappatoire…
Cette zone, souvent vide, est la zone où va le sujet, s’il bouge, ou le regard si c’est un portrait, ou va le vent, la fumée…
Si le sujet est en mouvement, il ne doit pas être limité par le bord de la photo.
Pour de la fumée :
Ceci est valable aussi pour les regards dans les portraits.
Je ne mettrai pas d’exemple de portrait pour préserver le droit à l’image…
Avec la spirale d’or :
Ces cadrages, dans les tiers ou dans la spirale d’or donne beaucoup de force à la photo.
Pour faire paraître un sujet plus grand, baissez-vous ! L’effet de parallaxe va travailler pour vous.
Vous avez une piscine trop petite. Prendre une photo allongée par terre la fait paraître bien plus grande.
Sous l’eau, l’effet est encore plus fort.
On peut jouer sur cette façon de prendre une photo avec des personnages. On obtient des effets très sympathiques.
Sur les monuments ou la nature aussi :
Inversement, si vous prenez les sujets de haut, ils paraissent petits.
Pourquoi on se baisse ?
Il est important au vu des informations ci-dessus de se baisser au niveau du sujet pour prendre la photo. Sinon, on a le risque de le faire paraître trop petit ou trop grand, mis à part bien sur le côté artistique. Ne changez pas la taille des sujets.
En macro par exemple, ne prenez surtout pas les sujets en restant debout !
Baissez-vous, voire allongez-vous au niveau.
En prenant les photos sans se baisser, vous allez « écraser » le sujet. Les photos sont bien moins jolies. Le sujet ne se détache pas du sol.
Le format carré :
Le format carré se prête bien aux sujets statiques ou en mouvement verticaux.
Il est aussi compatible sans recadrage sur les téléphones et donc réseaux sociaux.
Certains appareils photo, permettent de prendre des photo carrées (voir la documentation de votre appareil). Souvent le format est carré et le cadrage plein centre.
Comment fait-on pour recadrer sans que l’appareil refasse des réglages tout seul ?
Lorsque que l’on fait la mise au point sur un sujet, il devient net. Si ce sujet est sur le côté de la scène, on va recadrer. Oui mais du coup l’appareil refait une mise au point sur le nouveau sujet ou sur le centre de la photo et le sujet sur le côté devient flou.
Si notre but est de toujours avoir le premier sujet net même après avoir recadré, on va mémoriser les réglages de mise au point.
Comment faire ?
Pour la plupart des appareils photo, le fait d’appuyer sur le déclencheur à mi-course, déclenche la mise au point de celui-ci.
Cette mise au point dans la plupart des cas, sera faite au centre de la scène.
Pour mémoriser la mise au point, il faut tout simplement ne pas relâcher le déclencheur. L’appareil photo garde ainsi la mise au point, même si on recadre.
Il existe d’autres méthodes :
La deuxième méthode consiste à déplacer le collimateur de mise au point.
L’appareil photo fait la mise au point sur le collimateur qu’on lui a imposé !
Ce réglage peut ne pas être possible sur tous les appareils photo.
La plupart du temps, on peut déplacer le collimateur de mise au point avec les flèches de réglage.
Une troisième méthode, bien pratique :
C’est celle que j’utilise tous les jours. On peut programmer sur les appareils non entrés de gamme, le bouton avec lequel on veut faire la mise au point.
Sur mon Nikon Z6, la mise au point s’effectue quand j’appuie sur le bouton AF-ON et non quand j’appuie sur le déclencheur.
De cette manière, je vise le sujet que je veux net. J’appuie sur AF-ON pour faire la mise au point, et je peux recadrer (sans avancer ni reculer).
Quand je déclenche la photo, je suis sûr que la mise au point ne se refait pas car le déclencheur ne fait pas la netteté.
Peu de personnes utilisent ce réglage, pourtant, je pense que c’est la méthode la plus pratique.
Les cadrages à éviter absolument !
« A éviter » c’est un bien grand mot ! Je ne cesse de répéter que l’artiste, c’est vous ! Donc vous cadrez un peu comme vous voulez !
Mais il faut être conscient de son cadrage. Il risque de susciter des questions…
En tout cas, évitez la mer qui penche !
Évitez comme sur la photo que l’on a déjà vue, de ne pas donner d’espace au mouvement. Ici la fumée
De couper les éléments :
Faites très attention aux avants ou arrière-plans de la photo !
En effet, l’avant-plan ou l’arrière-plan surtout, peuvent être très mauvais.
Le cadrage plein centre. Dans quelle situation ?
Quelquefois, les cadrages plein cadre peuvent être judicieux.
On s’en sert souvent pour « encadrer » le sujet. On peut y trouver bien d’autres applications…
Les cadrages « un peu fous ».
Dans ces cadrages, le coté artiste ressort encore plus ! A vous de voir !
Encore une fois, il faut être conscient de son cadrage. Il risque de susciter des questions…Voire des incompréhensions. Les observateurs peuvent ne pas aimer les photos !
On peut trouver des millions d’exemples…
Philippe