La profondeur de champ
Dans cette formation, nous verrons ce qu’est le diaphragme ou « l’ouverture » et les conséquences sur la profondeur de champ d’une photo.
Petit rappel sur la visée optique
L’ouverture ou le diaphragme est dans l’objectif. Plus celui-ci est ouvert, plus il y a de lumière qui passe et inonde le capteur de l’appareil.
Au plus le diaphragme est ouvert, au plus on obtient de flou à l’avant-plan et à l’arrière-plan de la photo.
Nous reverrons ce réglage un peu plus bas.
On va commencer doucement avec les modes semi-automatiques.
Le mode priorité à l’ouverture A ou Av
Pour rappel, c’est l’ouverture du diaphragme qui définit la profondeur de champ de la photo.
La profondeur de champ est définie par la zone nette de la photo.
Avec une grande profondeur de champ, l’image sera nette du premier plan à l’infini.
Le premier plan est en fonction de l’objectif que l’on a.
En effet chaque objectif a une distance minimum de mise au point.
Par exemple, un objectif avec une distance de mise au point mini de 50 cm ne sera pas en mesure de faire la mise au point en deçà de 50 cm. L’image sera floue quels que soient les réglages de l’appareil.
Cela est à prendre en compte sur les longues focales. La mise au point peut être de plusieurs mètres.
3,6 mètres par exemple pour un 500 mm Nikon.
Au plus l’ouverture du diaphragme est petite, au plus la profondeur de champ est grande. Je rappelle que F11 est en réalité F/11 et F2 est F/2.
L’ouverture correspond à taille de la surface qui va laisser passer la lumière à travers l’objectif pendant l’exposition.
Donc au plus le chiffre après le F/ est grand, au plus la profondeur de champ est grande et au plus l’ouverture est petite.
En schéma c’est plus facile :
La profondeur de champ est donc en fonction de l’ouverture du diaphragme.
En exemple.
Sur l’animation (Wikipédia) ci-dessous, on remarque bien l’évolution de la zone de netteté en fonction du réglage de l’ouverture.
Suivant le réglage de l’ouverture du diaphragme on peut donc réaliser ou pas
un flou sur le sujet. Cela peut être très utile si l’arrière-plan n’est pas beau par exemple.
Ou pour faire des effets plus artistiques sur la photo.
Les grandes ouvertures ne se retrouvent que sur les objectifs de grande qualité.
Les explications sont dans les modules les objectifs grand public et professionnel sur photofacile.
Pour résumer, il faut des lentilles de haute qualité pour avoir des ouvertures très grandes. F/2,8, F/2, et en dessous.
Il y a d’autres facteurs des lois de l’optique qui limitent les grandes ouvertures pour les objectifs à longue focale. Il faut le savoir, mais les ingénieurs nous calculent tout ça…
En photographie de paysage ou dans l’immobilier par exemple, on utilise souvent des ouvertures très petites. F/11, F/16. Pour avoir le plus possible de profondeur de champ.
Dans la photographie ci-dessus, l’ouverture est grande (F : 1,7). La mise au point est sur la sculpture du milieu, créant un flou en avant-plan et arrière-plan. Seule la sculpture du milieu est nette.
La sculpture du milieu est mise en valeur du coup. Le mur du fond, sans intérêt, passe inaperçu quand on regarde la photographie.
En paysage, une grande profondeur de champ met en valeur toute la vue. (F : 16)
En photo de paysage ou immobilier par exemple.
Pour la photo de paysage, on travaille le plus souvent avec un grand angle.
La profondeur de champ de ce type d’objectif est déjà très grande pour peu que l’on
travaille avec le diaphragme très fermé. F8, F11, ou plus…
Ne surtout pas oublier que votre objectif n’est peut-être pas au top à ces ouvertures.
Sauf si vous l’avez payé très cher…
Même un grand angle a un rendu maximal à une ouverture précise.
Voir sur DXOmark (par exemple) .
Prenons par exemple un objectif (zoom) pas très haut de gamme. Dans les 400 euros tout de même !
Nous constatons que la zone est verte, donc très bien, jusqu’à f8 environ…
Á partir de F8 la zone devient orange à rouge plus haut.
Pour traduction, cet objectif est très bon de F2 ,8 à F8.
Si vous voulez une grande profondeur de champ, il faut travailler en F11 ou F16.
Et là, votre objectif n’est pas très bon !
En photo de paysage on peut aussi utiliser ce que l’on appelle « l’hyper focale ».
Définition :
Pour une focale donnée, suivant l’ouverture utilisée, l’image sera nette entre X et l’infini.
Le X se calcule mais il existe des tableaux tout faits.
J’explique ce tableau.
Si vous avez un 24 mm. Vous choisissez de travailler en F11.
Mode manuel ou semi-automatique !
Vous avez donc avec ce réglage X = 5,7 m
Ce qui veut dire qu’avec votre 24 mm et une ouverture à F11, l’image sera nette de 5,7 m à l’infini.
Avec un 50 mm, vous choisissez F16, X=17,3 m
Ce qui veut dire qu’avec votre 50 mm et une ouverture à F16, l’image sera nette de 17,3 m à l’infini.
On peut donc utiliser l’hyper focale pour faire les réglages.
Tableau à mettre dans le sac photo. Mais bon, ce n’est pas très pratique.
Essayez ce simulateur : https://dofsimulator.net/en/
La profondeur de champ en fonction de la distance sujet objectif et de l’objectif
Pour un modèle placé à 5 m.
Vous avez un objectif de 24 mm.
Vous travaillez avec une ouverture de 2.8.
Votre arrière-plan est net !
Pour le même modèle placé à 5 m.
Vous avez un objectif de 200 mm.
Vous travaillez avec une ouverture de 2.8.
Votre arrière-plan est flou !
Pour le même modèle placé cette fois ci à 25 m.
Vous avez un objectif de 200 mm.
Vous travaillez avec une ouverture de 2.8.
Votre arrière-plan est beaucoup moins flou !
Donc la profondeur de champ est vraiment fonction de l’ouverture mais aussi de l’objectif et de la distance sujet objectif.
Encore une fois, il est vraiment nécessaire de bien connaitre son matériel.
L’hyper focale
Pour avoir une netteté infinie, il existe une méthode. Cette méthode, c’est l’hyper focale.
Cette méthode consiste à prendre plusieurs photos avec des réglages de netteté sur tous les plans du sujet.
Avant plan, plan moyen, arrière-plan.
Ainsi la photo sera nette sera de partout.
Les différentes photos sont en suite assemblées avec un logiciel.
Il est évident que toutes les photos sont prises sans bouger l’appareil, avec un trépied.
Cette méthode est très utilisée en Macro-photo. Avec des appareils spéciaux :
En photo macro
En photo de macro c’est plutôt l’inverse qui se passe et d’autant plus dur.
Avec un objectif macro (un vrai, rapport 1X1, 2X1, 5X1…), la profondeur de champ est très très petite.
On ne peut pas travailler à F16 ou plus sans flash. En effet, trop peu de lumière entre.
On travaille donc avec une ouverture plus petite. F5,6…
Avec un objectif macro et une ouverture de F5,6 on n’a que quelques millimètres de profondeur de champ !
Sur un insecte, si on fait la mise au point sur les yeux, l’arrière de la tête est flou.
En hyper macro, en studio, avec un rapport de 5 X1 la profondeur de champ dépasse rarement le millimètre.
Comment fait-on ?
Déjà on utilise ce genre d’appareils…
Ce genre d’appareils est aussi très bien pour la photographie d’objet.
Si on désire photographier un objet et qu’il soit le plus net possible du premier plan à l’arrière on peut aussi utiliser cette astuce.
On appelle ça le focus stacking en anglais. (hyper focale).
Le principe est assez simple. On prend plusieurs photos de l’objet et on les assemble en gardant la partie la plus nette de chaque photo.
Cet appareil permet d’automatiser le processus.
L’Object est net sur toute sa longueur
En hyper macro, photo d’objet, photo HD, il peut s’agir de centaines de photos.
Explication :
En macro :
On cale l’appareil photo. (trépied…).
On passe en mise au point manuelle. On fait la mise au point sur le premier plan.
Avec une ouverture de F4 par exemple ou moins. F3,5,F2,8, F2…
On fait une deuxième photo avec une mise au point 1 ou 2 millimètres plus loin.
Et on assemble les photos.
En paysage :
On peut faire que 3 ou 4 photos.
Toujours sans bouger l’appareil. F11 avec un grand angle.
Une première photo avec la mise au point sur le premier plan.
Une deuxième photo avec la mise au point au milieu du paysage.
Une troisième photo avec mise au point sur l’infini.
Et on assemble les photos.
En hyper macro :
C’est un peu différent.
Là, on doit utiliser un appareil d’avance automatique de l’appareil.
Car on a trop de photo à faire sans bouger !
On fait la mise au point (en manuel) sur le début.
(on indique à l’appareil que c’est le début).
On fait avancer l’appareil jusqu’à la fin. (on indique à l’appareil que c’est la fin).
On revient au début et on met en route.
L’appareil va prendre une photo, avancer un peu (0,5mm par exemple).
Et prendre une autre photo.
Avancer un peu, et ainsi de suite. Il peut prendre des centaines de photos suivant la longueur de l’objet.
Une fois que l’on a toutes ces photos, on les assemble avec ce logiciel spécialisé.
Faite des essais pour gérer au mieux la profondeur de champ de vos photos.
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